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ENQUÊTE : LYON FAIT SON CINÉMA. LE 7ÈME ART ENTRE INDÉPENDANTS ET MULTIPLEXES.

Jamais l’offre lyonnaise, et le Grand Lyon plus globalement, n’aura été aussi dense : les multiplexes regorgent d’offres commerciales face aux indépendants qui proposent des séances accompagnées de débats. Si chacun semble évoluer de son côté, la relative tranquillité des relations est toujours débattue : enquête.

Cartographie recensant les cinémas de Lyon et de sa périphérie. Crédits : Capture d’écran cnc.fr

Imaginez un tapis rouge où défileraient nos stars lyonnaises : des salles de distribution, les « salles obscures » où vous allez voir les derniers films sortis, ou revoir des longs et courts métrages culte. Certaines sont plus importantes que d’autres : elles défilent en premier, sont plus visibles et détournent le regard de plus de personnes. Pathé et le Comoedia, par exemple, dans la ville des lumières, incarneraient nos acteurs vedettes. Et dans les rôles un peu moins connus, mais pour autant tout aussi présents : le Zola, le Ciné Duchère, ... Le tapis est foulé par nombre d’acteurs et derrière les sourires, les façades affichant joliment les sorties de la semaine, se cache des craintes et parfois des jalousies : certains veulent être la première salle de Lyon, d’autres se sentent non concernés par cette « bataille économique » en cours... Comment se positionnent les multiplexes, tels UGC, Pathé ou encore le Méga CGR par rapport aux cinémas indépendants ? Comment (sur)vivent les petites salles dans ce foisonnement d’offre culturelle lyonnaise ? Notre enquête, tel un film, vous raconte comment derrière les séances de projection et les préparations d’animations, des directeurs et directrices se consacrent à faire vivre un commerce particulier : celui de faire vivre et de diffuser le 7ème Art.


Une offre complète sur le secteur lyonnais et une fréquentation en berne


À Lyon, on compte 15 cinémas intra-muros. Et dans toute la région lyonnaise, de Saint-Priest à Givors, limite géographique du Grand Lyon, on recense une trentaine de salles de cinémas. Des salles aux différents statuts économiques : certaines sont des entreprises privées, d’autres sont des associations, ou encore des délégations de services publics... Le Centre National du Cinéma et de l’Image Animée (CNC) cartographie chaque année la « géographie du cinéma », au niveau national. Sur le site internet, il est possible de trouver toutes les salles existantes en France : selon les dernières données délivrées en septembre 2018 sur l’année 2017, il existe 2 046 établissements actifs, avec 5 909 écrans et 1 118 624 fauteuils. Un chiffre important qui se complète par le taux de fréquentation en France : environ 200 à 300 millions d’entrées annuelles au niveau national, selon les dernières données du CNC. Toutefois, l’étude sortie cette année concernant le taux de fréquentation des « salles obscures » en 2018 révèle une baisse de présence des français dans les salles de cinémas. À l’échelle nationale, la fréquentation baisse de 4,3% et à Lyon, le chiffre est plus important : - 5,3%.


À l’issue de cette étude, le classement des cinémas en termes de fréquentation a été dévoilé : en première place, sans réelle surprise, c’est un multiplexe. Le Pathé Carré de Soie, situé à Vaulx-En-Velin, récupère 19,79% de lyonnais dans leurs salles. Un succès qui s’expliquerait par « l’historicité de l’enseigne et par un intérêt accru des nouvelles technologies » selon Thierry Rocourt, directeur général des trois Pathé de Lyon. Se définissant comme cinéphile passionné, Thierry Rocourt sait, avec son ton enthousiaste et un débit de parole où l’on sent l’homme pressé, convaincre de l’efficacité de l’enseigne. « C’est nous qui avons amené en France les nouvelles technologies du cinéma : le 4DX, et j’en passe. On est les premiers en France, on les premiers en Belgique, on est les leaders en Suisse et en Hollande. On a racheté il y a trois ans les Gaumont, qui à la longue, vont tous devenir des Pathé. » Un leadership difficile à contester, d’autant plus que les actions rejoignent ses dires : au Pathé de Bellecour, une nouvelle technologie est déjà en cours d’essai. Deux écrans LED qui remplaceraient les projecteurs numériques. Une qualité d’écran davantage détaillée, et des couleurs plus vives. « Ça reste prototypaire : pour le moment, de toute façon, c’est un ballon d’essai, économiquement parlant, ce n’est pas intéressant... » lâche-t-il au détour de la conversation.

« Il faut reconnaître que c’est de plus en plus dur de garder cette seconde place »

Loin derrière, la seconde position est également un multiplexe, pourtant en dehors de Lyon : le Méga CGR Brignais possède 13,54% du total de la fréquentation des lyonnais. Clément Gosseye, directeur du cinéma, s’en réjouit : « Au départ, certains n’y croyaient pas trop. On a essayé, on y a cru : installer un multiplexe à Brignais ? C’était la formule gagnante. » Le Méga CGR Brignais est en effet le premier multiplexe à s’installer en dehors du territoire intra-muroslyonnais, et a subi des craintes de la part des investisseurs concernant l’éventuelle non- rentabilité de la création de 15 salles diffusant des films toutes les deux heures. « La stratégie a été payante : bien qu’on soit attaqué régulièrement (voir plus bas dans l’article l’apparition d’un nouveau concurrent), parce qu’on est au milieu des parts de marché, il y a de plus en plus de cinémas à Lyon, donc il faut reconnaître que c’est de plus en plus dur de garder cette seconde place... » soupire le directeur, avec une voix fatiguée. Celui-ci accorde l’entretien, entre deux séances du nouveau film à succès, Avengers : Endgame. « On a énormément de monde, on est débordés aujourd’hui » rajoute Elodie Boquet, l’assistante de production.


À la 7ème place, après une série de multiplexes, c’est encore une enseigne de marque nationale qui occupe la place : l’UGC Cité Internationale, avec 437 074 entrées à l’année. À l’heure où nous publions cet article, la direction d’UGC n’a pas voulu donner suite à nos demandes d’interviews. Une baisse de fréquentation notable est à remarquer chez UGC : la faute à une erreur de « choix stratégique » pour le directeur des Pathé de Lyon, Thierry Rocourt. « On assiste à une cannibalisation des UGC entre eux. C’est sûr que le Cité Internationale va fermer à la longue. UGC Confluence va souffrir, et UGC Part-Dieu va reprendre des places à UGC Astoria et à Confluence quand ils vont reconstruire des nouvelles salles à Part-Dieu... » analyse Thierry Rocourt.


Label Art & Essai : l’identité des indépendants


Juste derrière, le Comoedia créé la surprise : le cinéma indépendant talonne sévèrement l’UGC avec 386 254 entrées. De là à dépasser le multiplexe d’UGC ? « Ça serait un événement oui... » reconnaît Frédérique Duperret, directrice adjointe du Comoedia avant d’enchaîner sur les nouveautés du cinéma situé dans l’avenue Berthelot : « on est passé de 6 à 9 salles, on a 12 ans d’existence et puis, on est le premier cinéma indépendant de France. Oui, on est devenu incontournable dans l’offre culturelle à Lyon. » Mais pas question pour elle de prendre l’ivresse des hauteurs et de faire des erreurs stratégiques : « À un moment de toute façon, on va arriver à un maximum de spectateurs, on ne pourra pas toujours augmenter... À un moment, il faudra se stabiliser. Et puis, surtout, surtout, ne pas perdre des spectateurs, spécialement ceux qui étaient là de base. » « Ceux » qui sont là de base, ce sont ces publics lyonnais, largement séduits par les salles Art & Essais plutôt que les multiplexes... Le problème, s’inquiète Frédérique Duperret, est que « les multiplexes ont aussi accès à ces films Art & Essai maintenant... » Un petit silence où celle-ci semble chercher ses mots puis elle reprend : « Il faut qu’on soit vigilant...qu’on ne perde pas ces films, qu’on ne perde pas ce genre face aux multiplexes...La concurrence existe et on doit faire avec. C’est forcément une inquiétude pour l’ensemble de la profession."

Logo du label « Art & Essai ». Crédits : CNC.

Le label Art & Essai, selon le CNC, « a pour objectif de soutenir les salles de cinéma qui exposent une proportion conséquente de films recommandés art et essai et qui soutiennent ces films souvent difficiles par une politique d'animation adaptée ». Les salles Art & Essai s’opposent de manière frontale aux multiplexes pour Emmanuelle Bureau, directrice du Ciné Duchère, depuis 11 ans. Les cinémas indépendants c’est plus « présenter une œuvre aux gens, procurer une émotion, à travers cette œuvre. On est d’Art et d’Essai donc on passe très peu d’œuvres de pur divertissement, parce que de toute façon, il n’y a pas la place et puis le circuit [les multiplexes] le font dix fois mieux que nous donc, ce n’est pas la peine de chercher à les concurrencer sur ce terrain-là. »

« Nous, professionnels, on ne vit pas en confrontation. »

Le multiplexe est le parfait antonyme des indépendants, pour Gérard Martin, directeur jovial et très occupé du Cinéma Gérard Philippe, qui déclare en riant à grands éclats : « Dans les petites salles, on a encore des tas de clients qui nous appellent le lundi matin pour décider quels films ils vont voir ! Aux multiplexes, vous allez au guichet automatique et puis voilà ! » Le Cinéma Gérard Philippe, situé au cœur de Vénissieux, est l’un des « gros » cinémas indépendants situé dans la périphérie lyonnaise : « une centaine de milliers d’entrées » selon les dires du directeur. Le cinéma appartient à la mairie de Vénissieux, qui possède donc une politique culturelle en fonction des habitants : « des prix accessibles à la population ». Après les rires, le ton sérieux et concentré : « Nous, professionnels, on ne vit pas en confrontation. On n’est jamais ennemi de quoi que ce soit...simplement, on a des pratiques différentes. »


Quelles pratiques différentes ? Qu’est-ce qui différencie un multiplexe, qui nécessite pour être catégorisé ainsi de plus de 8 écrans selon le CNC, d’un cinéma indépendant ? Une identité qui lui est propre. Pour les cinémas indépendants interrogés, c’est avant tout une personnalité qui doit être mise en avant à la différence des multiplexes proposant une uniformité « lisse et où le public n’est pas invité à réfléchir » selon un directeur qui souhaite rester anonyme pour ce propos. « Il est là, il mange du pop-corn, il consomme et puis c’est tout. C’est triste. » rajoute-t-il. Dans les cinémas indépendants, pour survivre, il faut proposer quelque chose d’inédit affirme Nadia Azouzi, directrice du cinéma Les Alizés à Bron. « Ce qui fait notre différence, c’est que nous, on organise régulièrement des soirées débats, auprès de réalisateurs où là effectivement on a du monde qui vient, on a des partenariats avec des associations comme « Coup de soleil en Auvergne Rhône-Alpes ». Donc on a beaucoup de choses qui font qu’on a notre propre style cinématographique. » À Bron, dans ce cinéma associatif gérée par l’association « Les Amis du cinéma », il est proposé dans cette idée d’identité, un festival « Drôle d’endroit pour des rencontres » proposant des rencontres avec des réalisateurs et acteurs français.


Une identité, c’est ce qu’il faut pour survivre, confirme Olivier Calonnec, directeur général du Zola, cinéma indépendant situé à Villeurbanne : « On est une salle exigeante. On propose le festival du film court, qui a sa 40ème édition cette année. On essaie de proposer des bons films. ». Le directeur, qui occupe le poste depuis un an, pose ses mots, prend le temps avant de répondre. Toute question est intéressante pour lui, plus difficile est d’y répondre tant l’évocation de l’avenir du cinéma indépendant et des petites salles lui est incertain : « J’ai du mal à entrevoir l’avenir à long terme...Mais, j’ai peur que ces petites salles finissent par disparaître à cause d’un manque d’identité de la part des plus grandes salles... Et certaines salles Art & Essai proposent un peu trop de films à grande portée. » Un reproche adressé au Comoedia, leader des indépendants ? Pour lui, non : « Le Comoedia laisse peu de place aux films à grande portée...Simplement, ils ont une frappe de force que nous, on n’a pas. ».


La « guerre commerciale » des multiplexes


La frappe de force, terme belliqueux qui peut amener à se poser la question de savoir s’il y a une guerre économique ? « On n’est pas dans une guerre, c’est exagéré ! » répond vivement Juliette Boutin, la déléguée générale du réseau GRAC (Groupement Général d’Actions Cinématographiques). Ce réseau propose d’accompagner les salles de proximité, en les aidant dans la programmation et en les formant aux nouvelles technologies apparaissant dans les « salles obscures ». « On a une offre correcte par rapport aux nombres d’habitants. Il n’y a pas plus de guerre par rapport à ailleurs. C’est difficile ici, autant qu’ailleurs, pour être honnête », ajoute-t-elle de suite. Grégory Tudella, adjoint de direction au Ciné Mourguet, un cinéma associatif indépendant à majorité Art & Essai, tempère la notion de « guerre commerciale » : « Oui, on subit tous la guerre économique des multiplexes...mais après, j’allais dire, on ne joue pas dans la même cour. » Pour ce cinéma de Sainte-Foy-Lès-Lyon, la baisse de fréquentationau niveau national ne les concerne pas, ni même tous les cinémas lyonnais d’Art & Essai : « ça touche simplement les multiplexes, en réalité. Nous, on n’a pas le même profil de spectateur. Ceux qui viennent moins, c’est ceux des films tous publics. Le public d’Art & Essai reste toujours le même et est fidèle. » Un avis entièrement partagé par un autre cinéma indépendant, l’un des plus anciens de Lyon : le cinéma Bellecombe dirigée par une équipe « 100 % bénévole dépendant de l’ABC, l’Association de Bienfaisance des Charmettes et qui date de 1935. » s’extasie Françoise Adrien, secrétaire au niveau de l’association et directrice adjointe de ce cinéma de proximité. « Nos fréquentations augmentent alors qu’au niveau national, cela baisse ! On est le seul, du moins l’un des seuls, à voir notre fréquentation augmenter. ». Selon nos informations récoltées, le cinéma Bellecombe dépassait en 2018 la barre de 10 000 spectateurs, et pour 2019, la fréquentation devrait augmenter de 10%. Un excellent score pour cette unique salle de 276 sièges.


Un public plus stable et plus fréquent affirme les acteurs du cinéma indépendant. Ce qui ne convainc pas les distributeurs nationaux qui « jouent un rôle un peu trouble parfois » regrette le directeur du Zola, Olivier Callonec. Françoise Adrien, du cinéma Bellecombe, complète : « Les distributeurs nous envoient les films avec quatre semaines de retard, soit un mois après leurs diffusions nationales. Donc, on essaie de tout préparer à l’avance. On a un mois pour préparer le terrain : avertir nos fidèles, un mois à l’avance donc, qu’un film va être chez nous et de les inciter à nous soutenir et à être patients de quatre semaines. » Mais la directrice adjointe préfère voir le côté positif de la situation : « ça nous évite des contraintes. Si on sortait les films en sortie nationale, on aurait obligation de diffuser six séances dans la semaine...Quand on a qu’une salle, c’est impossible. »


Pas de guerre économique donc ? Une situation de « paix économique » entre indépendants qui glissent entre deux phrases des piques aux multiplexes et des directeurs de grandes enseignes qui assurent ne pas gêner les indépendants ? Boris Pastou, directeur du cinéma Le Scénario de Saint-Priest, vient briser le tabou en une phrase, apportée par une voix forte et sûr : « Oui, et oui, il y a une guerre commerciale ! Si on veut parler commerce, on est quand même dans du commerce, même si je trouve que le cinéma c’est de la culture, les salles ça reste des billets, des postes, des spectateurs, donc oui il y a une concurrence qui est très forte. »

Un san-priot devant le cinéma Le Scénario. Photo : Benjamin Noël

Le Scénario propose le festival Animéshon dans le but de créer une identité, basé sur l’exemple du festival des Alizés à Bron. Proposant des œuvres d’animation asiatiques, l’événement a été entièrement créé par ce directeur « avec le programmateur Jérémy Rongeat ». Ce cinéma classé Art & Essai, le seul sur la commune de Saint-Priest, est une « délégation de service public » et envisage de créer deux salles supplémentaires, en vue de la fréquentation qui là- encore a augmenté. Un « scénario » idéal pour ce cinéma ? C’était sans compter sur les multiplexes. Et un, en particulier, Mégarama.


Mégarama, le multiplexe face aux indépendants : un cas complexe


À Givors, le site de l’ancienne verrerie est désertique le jour de notre visite. Un temps ensoleillé mélangée au vent glacial : même les températures sont tristes sur ce lieu au passé lourd. L’ancienne verrerie qui a fermé en 2003 a laissé en héritage glacial des cas de cancer chez les anciens travailleurs. Une histoire devenue procès et racontée par Médiacités. Et aujourd’hui, comme symbole de renouveau, sur ce site est prévu la construction du nouveau multiplexe : Mégarama. Un projet qui, après de multiple rebondissement, verra le jour d’ici automne 2020, après le début des travaux cet été. 6 salles de prévues, au minimum, dont une...réservée au label Art & Essai. La maire de Givors, Christiane Charnay, s’est félicitée de ce projet qui permettrait la création de nouveaux emplois.

Ancien site de la verrerie de Givors. Photo : Benjamin Noël

Un projet qui n’est pas une initiative politique, défend vigoureusement le directeur de cabinet de la maire de Givors, Jean-Michel Lebail : « C’était une vraie demande des givordins. Il y avait une attente à Givors. » Quand on lui demande de développer la question de la création de nouveaux emplois avec le Mégarama, il botte en touche : « Il faut relativiser cela. Ça sera entre autres sujets, oui...On a demandé en effet, dans le dossier, de mettre en priorité des emplois pour les lycéens de nos lycées professionnels.». Idem, sur la question de la concurrence qui pourrait être néfaste pour les cinémas indépendants proches : « On sait bien que les multiplexes ont fait du mal aux indépendants...On ne va pas le nier. Après, ceux qui ont survécu, ont des aides. On espère que la région saura ne pas les laisser tomber. » Un léger sentiment de malaise que l’on retrouve chez le directeur des affaires culturelles de Givors, André Vincent : « Il y a eu des oppositions, des passages en commission nationale...un rejet du premier projet. Une réécriture du projet en insistant sur l’ancrage territorial et sur l’éducation à l’image. [La ville de Givors est signataire d’une convention pour le développement de l’éducation artistique et culturelle à tout usage de la vie avec l’État] Et ensuite, à nouveau des passages en commission... » Mais Mégarama a remporté toutefois la bataille.

« On est dans un monde où chacun défend son bifteck »

Quid des indépendants ? Un silence imposant. Puis : « Ah...On est...on est dans un monde où chacun défend son bifteck. » Pour André Vincent, il nuance la question de la concurrence sur les petits indépendants, et reconnaît néanmoins une importante aspiration du public givordin et grignerot (Grigny) concernant le Méga CGR Brignais. « On ne l’accueille pas très bien, ça va attaquer nos parts de marché, on doute un peu de la viabilité du projet. Nos clients sont fidèles, on pense qu’ils vont le rester, après, on verra... » réagit sobrement Clément Gosseye, le directeur du Méga CGR Brignais.


Mégarama a l’appétit vorace : au-delà de Givors, la marque veut s’installer à Saint-Bonnet- de-Mure. Mais c’était sans compter sur Boris Pastou, du Scénario de Saint-Priest, appuyé par le CNC et GRAC : « Là, c’est l’exemple de la guerre économique. On veut nous tuer. On a déposé recours et le projet a été annulé. Mais le maire de Saint-Bonnet-de-Mure est très en colère. Donc, c’est évident que le projet va revenir...est-ce qu’on les empêchera de nouveau ? Rien de moins sûr, et s’ils s’installent... » Le directeur ne finira pas sa phrase, et sans la compléter, on indiquera simplement que ce projet d’installation se situe à trois kilomètres du Scénario et proposerait des salles Art & Essai et sept salles.


Comment voit-on l’avenir du cinéma à Lyon ? Côté multiplexe, « très positif » pour Pathé via son directeur général. Côté indépendant, c’est l’hésitation. Toujours réfléchi, Olivier Callonec, du Zola, répond : « L’avenir du cinéma à Lyon dépendra des choix que chacun fera. ».

Une enquête de Benjamin Noël.

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